Rencontre originale
- Melancolia Magazine
- 24 févr. 2020
- 6 min de lecture
Qui se cache sous la direction artistique de l’agence de communication lyonnaise Depend Of Yourself ? Mystère, originalité et innovation se mêlent pour former le succès de cette agence hors du commun. L’équipe de Melancolia vous révèle aujourd’hui les coulisses de cette formidable start-up qui célèbre fièrement ses trois ans de vie.
MELANCOLIA : «Votre parcours semble remarquable. En effet, vous avez été vendeur pour l’enseigne Sud Express et êtes aujourd’hui à la direction artistique de votre propre agence de communication. Comment est né votre projet ?»
DOY : «Tout d’abord j’ai commencé un cursus scolaire en BTS gestionnaire des unités commerciales. J’ai été pendant deux ans en école de commerce durant lesquelles j’ai effectué mon alternance au sein de l’entreprise Kaporal. Suite à cela, j’ai dû réaliser un projet professionnel qui me permettait de valider mon diplôme de fin d’étude. J’ai donc eu l’idée, quand je travaillais pour Kaporal, de relever différentes problématiques afin de mieux répondre à la demande de mes clients potentiels qui venaient souvent mais qui ne savaient pas que Kaporal pouvait avoir des pièces assez jeunes, atypiques que eux-mêmes pouvaient porter. J’ai donc créé un blog mode dans le but de prouver que l’entreprise Kaporal avait évolué au fil du temps et était accessible à n’importe quel style d’aujourd’hui. Actuellement, on peut voir des styles assez urbains, tout comme classiques et casual outfit. J’ai donc justement eu l’idée de recruter des mannequins assez atypiques car pour moi c’était important que chaque modèle puisse représenter la clientèle future. Il me fallait différentes images pour que chacun puisse s’identifier à mes modèles. C’était vraiment primordial pour moi. Par la suite, il a fallu que je recrute des photographes et des cameramen pour réaliser des vidéos lifestyle. On a donc continué à poster et on a choisi le réseau le plus impactant en ce moment qui est Instagram. On s’est alors dit qu’il fallait poster régulièrement les looks afin de satisfaire la clientèle urbaine. J’ai eu un contact au siège Kaporal qui m’a dit qu’ils aimaient bien ce que je faisais et qu’ils aimeraient travailler avec moi en externe. J’avais donc des produits vraiment uniques que je devais vraiment promouvoir via mon compte Instagram. J’ai été sous le statut des Instagrameurs que vous pouvez voir actuellement c’est-à-dire ceux qui postent des photos qu’ils reçoivent quotidiennement. Par la suite je me suis dis “Écoute, ce que tu fais ça marche pour Kaporal, pourquoi pas s’ouvrir à d’autres marques.”. J’ai donc fais une story en disant que j’étais disponible pour d’autres marques “Si vous êtes intéressé contactez moi en DM.”. C’est donc là que Depend Of Yourself a commencé.»
«Vous êtes connu sous le nom de ‘directeur artistique de l’agence’. Vous ne révélez presque jamais votre identité. Pourquoi avoir choisi de garder l’anonymat ?»
«Actuellement je souhaite garder l’anonymat. Je n’ai pas envie que mon nom soit divulgué afin de préserver mon image à moi. Il y a moi et il y a le côté Depend Of Yourself. Chez Depend il faut m’appeler Doy. C’est vraiment une image artistique que j’essaie de véhiculer tout en suscitant une part de mystère. Dans les campagnes photos que nous avons fait récemment je ne montre jamais mon visage parce que pour moi c’est important que je puisse véhiculer mon art avant mon identité. Par rapport aux entrepreneurs que vous pouvez voir actuellement comme Rihanna, on l’a connait comme Rihanna en tant que chanteuse tandis que du côté entrepreneur on connait plus ses marques et son nom Fenty. Je trouve que c’est important en tant qu’artiste de ne pas mettre son nom en avant mais plutôt son art et de privilégier un nom de scène. C’est vraiment ce que j’ai envie de véhiculer.»
«Votre agence porte l’appellation «Depend of yourself» qui se traduit par «dépendez de vous». Est-ce un hasard ou a t-elle une signification particulière pour vous ?»
«Alors pour moi Depend Of Yourself ce n’est pas venu par hasard. Par rapport à mon périple, j’ai vraiment dépendu de moi-même c’est-à-dire que quand on est jeune vous avez pleins de projets et moi je n’ai jamais demandé quoi que ce soit à mes parents. C’est aussi ça qui m’a poussé à soulever ce point là. Je suis une personne très dépendante, j’aime entreprendre les choses par moi-même, je n’aime pas demander à certaines personnes des choses sur lesquelles je peux moi-même m’investir dessus d’où le nom Depend Of Yourself. Aussi, le mot «Depend Of Yourself» est un point important. J’étais en train de concevoir mon projet professionnel, j’avais déjà établi une stratégie de communication et tout un cahier des charges pour lancer le projet, et ma mère est venue auprès de moi et m’a demandé “Qu’est-ce tu fais ?” et moi je lui ai répondu “Bah écoute maman je cherche un nom pour mon projet.”. Du coup, elle m’a simplement répondu “Écoute, toi toute ta vie tu n’as jamais dépendu de qui que ce soit, pourquoi tu ne l’appellerais pas Dépendre de soi-même ?”. J’ai donc dis “Ah ouais c’est vrai que t’as pas tord !”. Du coup, j’ai cherché sur Google comment on le traduisait en anglais. La traduction anglaise est ‘Depend On Yourself’ mais après avoir fait des recherches j’ai vu qu’il existait beaucoup de ‘Depend On’. Mais, étant donné que je suis déjà une image en terme de personnalité, que je suis atypique et que j’aime bien être unique j’aimais le fait de casser ce code grammatical. Apporter ce ‘of’ afin de capter l’attention de chacun. Je trouve que le ‘Depend Of Yourself’ ça sonnait mieux que le ‘Depend On Yourself’. C’est donc pour cela que j’ai choisi d’appeler mon agence comme ça.»
«Hormis le profil atypique de vos mannequins, avez vous des critères de sélection précis ?»
«Tout d’abord, quand je caste des modèles, encore une fois l’apparence est importante. Le fait qu’ils soient atypiques c’est l’image de Depend Of Yourself. Après, ce qu’il faut savoir c’est que j’analyse toujours le modèle par rapport au nom de l’agence que j’ai baptisé. Quand j’ai un modèle qui s’approche de moi et qui postule, je lui demande juste de me raconter son histoire. Pour moi, c’est important d’avoir des modèles avec du vécu, du parcours, qui ont dû lutter contre certaines choses pour parvenir à leurs fins c’est à dire leur type actuel. Je ne peux pas prendre de personne sans histoire. L’histoire est importante pour qu’il puisse y avoir une connexion entre le modèle et moi. Mon agence est vraiment orientée autours de mes valeurs et des principes que je véhiculent.»
«Vous célébrez les trois ans de votre agence et organisez pour l’occasion un événement proposant un défilé de mode et une after-party. Quel bilan faites-vous de vos trois ans ?»
«Tout d’abord je suis très étonné de la rentrée de Depend Of Yourself. C’est à dire que pendant 4 mois on été en phase de réflexion dans le sens où l’on voulait choquer le public lyonnais. Comme vous pouvez le voir sur Lyon il y a très peu d’événements types dans le genre. C’est plus ou moins des événements sous réservation, dédiés à certaines catégories. Mais en soit, c’est vraiment pas les événements auxquels on peut assister à Paris sur le lifestyle où il a un sens de partage et où tout est vivant. Sur Lyon c’est impossible d’en trouver. Aujourd’hui, à la rentrée de dépend Of Yourself, j’ai dis “Moi il me faut un autre site Internet qui va permettre aux gens de m’identifier et de savoir ce que je fais vraiment.”. Aux yeux du public d’avant, on pensait que j’étais un simple compte Instagram qui postait des photos en tant que blogger. Mais Depend Of Yourself c’est tout un organisme, car on propose plusieurs services dont les shooting photos avec ma photographe, mes cameramen et moi en tant que directeur artistique. Maintenant, on fait également de la partie événementielle qui comprend les ventes privées pour que les personnes puissent mettre en avant leurs pièces dans une salle. On est capable de faire des after-parties et des défilés qui sont la touche maitresse de Depend Of Yourself. Ma première année était plus dans la phase où je voulais me faire connaitre et où je me cherchais encore et ce qu’était Depend Of Yourself . On essayait encore de s’analyser et de s’auto-évaluer. Dans la deuxième partie, on essayait de rebondir c’est à dire qu’on était capable de certaines choses mais à mon goût on n’était pas encore stable en l’état actuel. On faisait vraiment des choses comme la première année mais on n’osait pas aller jusque d’autres projets comme ceux que nous allons faire cette année. Je penses que cette année sera vraiment la phase où l’on est posé, où l’on sait où on va, ce que l’on propose et ce que l’on ne doit pas faire.»
«Votre agence connait aujourd’hui un fort essor, notamment sur les réseaux sociaux. Avez vous des projets à venir pour le développement de votre agence ?»
«Notre événement du 29 février était mis en place pour marquer les esprits des lyonnais car aujourd’hui je veux que les gens puissent se dire qu’il y a quelque chose à Lyon. C’est à dire que sur Lyon on ne dort pas, il y a des événements, des concepts. Aujourd’hui en terme de positionnement j’ai envie d’être vu comme leader et précurseur de la mode. Je penses aspirer une nouvelle ère lyonnaise afin de leur prouver que rien n’est impossible et que même si Lyon n’est pas la capitale de la mode peut rivaliser même si Paris est déjà très loin. C’est mon premier challenge. Suite à notre événement, j’aimerais bien organiser une sorte de Fashion Week lyonnaise en gardant la même date, la même fluidité que l’on a pu avoir lors de nos campagnes et la même atmosphère. J’aimerais bien réveiller l’esprit des lyonnais.»
Interview réalisée par Audrina Cartagena.
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