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La mode en rendez-vous avec le temps

Le monde évolue et la mode, reflet de notre façon de vivre, doit s’adapter. Textiles intelligents, impression 3D, vêtements connectés et réalité augmentée apparaissent pour créer la mode de demain. Une mode évoluée, qui concilie savoir-faire traditionnel et innovation et qui plaira sans aucun doute aux nouvelles générations ultra-connectées.


L’innovation dans la mode connait actuellement sa plus grande révolution. Le secteur de la mode, et plus particulièrement la mode ayant un positionnement luxe, s’appuie depuis des années sur un savoir-faire traditionnel ainsi que sur le fait-main. Or, comme tous les autres secteurs, la mode ne peut pas éviter les virages technologiques que connait la société. Au contraire, il s’agit même d’un virage à emprunter si les marques souhaitent maintenir leur succès et surtout si elles souhaitent s’adapter à l’arrivée des nouvelles générations ultra-connectées. En effet, la mode fait face à l’émergence des «digital natives». Les marques essaient de s’adapter au fur et à mesure de l’évolution : créer des sites e-commerce a été le premier pas vers ces nouvelles générations. Cela ne suffit pas car les générations Y et Z sont ultra-connectées et sont en perpétuelle recherche de nouveautés d’exclusivité et d’inédit. Ces individus sont très friands des objets mêlant luxe et nouvelles technologies. L’idée n’est absolument pas de tourner le dos au savoir-faire traditionnel mais plutôt de faire cohabiter et collaborer la tradition et l’innovation. La technologie peut se mettre au service de l’artisanat pour proposer la mode de demain.

De nouveaux tissus apparaissent tous aussi fonctionnels les uns que les autres. On parle de textiles intelligents. Le vêtement intelligent fait d’ailleurs partie en France de l’un des trente-quatre domaines prioritaire du Programme d’investissements d’avenir. La marque The Faraday Project propose une gamme de vêtements haut-de-gamme fabriqués en tissu permettant de protéger son corps contre les ondes négatives dégagées par les smartphones. Le tissu contient du fil d’argent permettant d’isoler les ondes de tout appareil électronique. Il est également possible d’intégrer des composantes électroniques dans le tissu. Un projet est en cours de réalisations pour développer des vêtements solaires permettant de recharger les appareils électroniques.

Outre l’apparition de ces nouveautés, il est désormais possible de faire pousser son propre tissu. C’est une New-Yorkaise appelée Suzanne Lee qui s’est penchée sur l’influence potentielle des sciences et de la technologie sur la mode qui a développer un processus particulier. Elle fait pousser dans son laboratoire, des textiles semblables à du cuir végétal grâce à un certain type de bactérie. Ces biomatériaux à l’aspect translucide permettent à la créatrice de développer plusieurs pièces. Une fois la confection terminée, les bactéries meurent et n’ont donc aucun dommage sur la peau et le corps humain.

L’impression 3D, plus proche de la science-fiction que de la réalité il y a encore quelques années, élargit le champ des possibles dans le domaine de la mode. Vêtements, accessoires, bijoux et chaussures peuvent maintenant être réalisés à l’aide de cette machine 3D. Iris Van Herpen est la première créatrice à introduire une robe 3D dans un défilé, qui sera ensuite suivie par Karl Lagerfeld et son tailleur 3D. Cette innovation permet de créer des vêtements uniques, sur-mesures, et permet de raccourcir les délais de fabrication tout en garantissant un gain de précision important. De nombreuses jeunes créateurs se lancent alors dans ce mode de conception comme Anastasia Ruiz ou encore le designer londonien Chaemin Hong qui propose des souliers uniques dont les talons sont entièrement conçus par l’impression 3D. Les géants du sport évoquent également la possibilité de produire des souliers aux semelles imprimées en 3D. À l’heure actuelle, les vêtements en 3D restent encore un peu trop rigides, difficiles à entretenir et excessivement chers.

Après l’apparition de nombreux accessoires connectés telle que la montre connectée, les vêtements connectées se développent également de plus en plus. On compte environ 30 milliards d’objets connectés. Il s’agit donc d’une stratégique intéressante pour les marques souhaitant toucher les jeunes générations et particulièrement la génération Z. Ces vêtements permettent de récoler et de traiter des informations émises par notre corps que l’on peut retrouver par la suite directement sur notre smartphone. L’univers du sport propose beaucoup de vêtements connectés car ils ont une véritable utilité. On peut grâce à eux, mesurer le rythme cardiaque, mesurer une performance, calculer son nombre de kilomètres parcourus, etc. Il s’agit d’une technologie encore très coûteuse que seuls les géants du sport peuvent se permettre. Nike développe notamment des sneackers auto-laçantes pour permettre aux coureurs de ne pas s’arrêter pour refaire leurs lacets. Les marques de mode aussi s’emparent de cette technologie : H&M et Google collaborent ensemble en 2017 pour développer une robe connectée collectant des données entrées sur le smartphone pour permettre à l’utilisateur de customiser la robe au gré de ses envies. La célèbre marque de jeans Levi’s collabore également avec le géant de la Data pour proposer une veste utilisant la «wearable technology». Sensible au toucher, elle permet de contrôler son smartphone à distance grâce à ses dispositifs électroniques totalement invisibles installés dans les manches. Il est donc possible d’accepter ou de refuser un appel en tapotant sur la manche de la veste. Nous pouvons encore citer Wair, lauréate du défi Cisco, qui conçoit un foulard connecté anti-pollution. Le textile permet de filtrer la pollution ainsi que les microbes. Reliée à une application accessible depuis un smartphone, elle permet d’analyser la qualité de l’air que l’on respire et alerte lorsque le seuil de pollution est trop élevé. Les vêtements connectés sont encore actuellement un marché de niche, qui ne va pas tarder à exploser et à faire sensation.

Les nouvelles technologies ne concernent pas uniquement les produits mais également les expériences clients. Les marques proposent ainsi au sein de leurs boutiques ou dans des pop-up stores ouverts pour l’occasion, de vivre des expériences hors du commun en utilisant la réalité virtuelle. Déjà en 2014, TopShop propose à quelques utilisateurs de découvrir le défilé de la collection automne/hiver à travers un casque. Dior crée également son propre casque appelé Dior Eyes, intégrant le son et les images à 360 degrés pour s’immiscer dans les backstages des défilés. Il est prévu pour les années à venir de pouvoir visiter une boutique depuis chez soi ou carrément de pouvoir essayer des vêtements depuis sa maison : on parle de shopping virtuel. La marque Le Chemiseur souhaite elle aussi proposer une expérience unique tout en mettant la technologie au service de l’artisanat : un concept de création de chemises entièrement sur-mesure grâce à un algorithme breveté. Il s’agit donc de conserver une fabrication artisanale tout en contournant un mode de distribution classique.

La nouvelle industrie textile n’en oublie cependant pas pour autant ses principes de base et cherche à se développer en conversant des coupes millimétrées, des matériaux d’exception, un sens du détail et de ce fait, sa quête à la perfection. Aucun doute, de nombreuses innovations risquent de pointer le bout de leur nez d’ici quelques temps…


Rédigé par Clara Dokchine.

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